Cymande

Pourtant l’un des plus importants de sa génération, c’est aussi un groupe que tant de gens ont entendu sans pourtant vraiment “connaître”.

Formé au début des années 1970, dans le sud de Londres, Cymande (prononcez sah-man-day), emmené par Patrick Patterson (guitares, voix) et Steve Scipio (basse, voix), le groupe était si unique et avant-gardiste que, malgré un certain succès aux États-Unis dans les années 1970, ce n’est que récemment que le grand public a vraiment commencé à le redécouvrir.

Entre jazz, funk, soul et groove caribéens, leurs trois premiers albums – Cymande (1972), Second Time Round (1973) et Promised Heights (1974) – étaient uniques en leur genre, créant une musique à la fois politique et spirituelle. Premier groupe britannique à jouer au légendaire Apollo Theater de New York et à tourner dans des arènes avec Al Green, l’industrie musicale dans leur pays s’est montrée peu enthousiaste pour promouvoir ou soutenir des artistes noirs locaux, que ce soit individuellement ou collectivement.

« Un total manque d’intérêt », dit Steve sans détour. « Si nous avions été un groupe de rock blanc de retour au Royaume-Uni, nous n’aurions pas été ignorés, et cela a affecté notre façon de penser à l’époque. Combien de temps devrions-nous supporter cela ? Donc… faisons une pause, reprenons nos esprits et revenons dans quelques années. » Ces « quelques années » se sont transformées en près de quarante ans.

Cependant, leur musique a continué de vivre, alors que de nouvelles générations d’artistes découvraient et réinventaient leurs sons pionniers. Encore et encore, plusieurs morceaux de leurs albums ont été samplés par des icônes du hip-hop comme De La Soul, The Fugees, MC Solaar, Masta Ace, EPMD et Gang Starr, pour n’en citer que quelques-uns.

En 2025, ils reviennent pour achever ce qu’ils avaient commencé. Le nouvel album du groupe, Renascence (BMG), est composé de dix morceaux purement Cymande. Un véritable retour aux sources et un joyau qui vient enrichir leur discographie Ce nouvel opus reprend là où leur album de 1974, Promised Heights, s’était arrêté – un prolongement spirituel et sonore, apportant une touche moderne à leur son emblématique.